Au tout début, il y avait Séverine et sa jument Princesse. Séverine est venue vers moi, sans doute parce-que mes jeunes cavalières baladaient avec elle et faisaient équipe en TREC avec elle. Bref, elle m’a fait intervenir sans savoir exactement ce qu’elle cherchait, elle savait juste qu’il y avait des choses à améliorer.
Alors elle m’a montré sa jument si vive, si émotive, montée en licol étho. Présentée aux trois allures, son galop tenait plus de la survie (vitesse, équilibre, coopération, tout était un peu … délicat voire absent) que d’une allure de déplacement. Paradoxalement, leur degré de communication était d’une grande finesse, il y avait réellement un grand respect mutuel et une incroyable envie de plaire à l’autre.
Un cocktail très sensible, avec deux êtres d’une bonne volonté surprenante, mais un peu dispersés, et assez loin de l’idée de la gestion des équilibres physiques comme émotionnels, ainsi que du contact utile et rassurant …
Et pourtant, de loin en loin, Séverine a continué à venir à l’Ecurie Al Fort (alors poney club de Clary), mais aussi à me faire intervenir sur sa pension jusqu’à me demander de venir vraiment régulièrement pour l’accompagner et accompagner les plus motivés de son écurie.
Désormais, Princesse est équipée non plus d’un licol étho mais d’une muserolle plate permettant un contact régulier sans risque de trop la gêner. Le galop est devenu une allure moins acrobatique, Princesse y prend même plaisir. Séverine est devenue maman, ce qui a inclus une longue pause dans leur activité équestre. Pour elles, les cours reprennent à peine 🙂
Et pourtant, la tension de la rêne extérieure n’a plus de secret pour elles, et elles enchainent épaules-en-dedans et travers avec délectation, gagnant en souplesse et réactivité, en justesse etc. Et ce même sur un carré de la Guérinière !
Princesse est aussi désormais capable d’étendre de mieux en mieux son encolure sur demande (au lieu de rester perchée là-haut). Par ailleurs, Séverine a cessé de ‘pousser’ avec son bassin pour ‘entretenir l’allure’ de cette jument sensible, et leur écoute mutuelle s’en trouve affinée. Bref, le dressage cesse d’être rébarbatif, Princesse devient plus facile en extérieur, et gageons qu’elle sera bien plus commode en TREC lorsqu’elles reprendront !
Séverine et Princesse nous montrent ici une épaule-en-dedans au trot sur la piste dans une attitude naturelle. Toutes ces photos datent de l’an dernier, avant l’arrivée du petit Augustin 😉
Ton expérience est tellement encourageante, merci pour ce partage d’expérience et d’enseignement avec Ghislaine !