Jusqu’ici, je n’avais pas encore parlé de Marie-Pierre et sa jument Kelamour, couple que je suis depuis quelques mois maintenant…
Kela ayant eu quelques déboires (licol qui s’accroche à une tige métallique pourtant prudemment retournée et ‘refermée’ sur elle-même…), Marie-Pierre a tenté l’expérience d’un stage sans la belle.
Voici son retour, très touchant certes, mais aussi sa très juste analyse:
“Je voulais partager avec vous, le stage en cours particulier, que m’a concocté Ghislaine JOUBERT, il y a quelques jours….
C’était la première fois que je venais chez elle, à l’Ecurie Al-Fort. D’habitude (depuis le début de cette année, hein), c’est elle qui vient à la maison pour nous enseigner ma Belle et moi.
Cette journée a été dédiée aux principes de l’Ecole De Légèreté, fondée par Monsieur KARL. Après avoir échangé sur les différentes façons de demander une extension d’encolure et lui avoir confié mon rêve de danser avec mon cheval en pratiquant le pas d’école, l’épaule en dedans, l’appuyer, le pas espagnol…. nous nous sommes rapprochées des chevaux.
Le travail fut varié : travail à pieds avec le bébé de la maison et néanmoins chef de troupeau, Sendre, puis travail à pieds et monté avec une belle princesse, la bien nommée Vénus, et enfin en selle sur Dylan, grand cheval au cœur encore plus grand.
Pour reprendre à ma sauce, une expression célèbre de Françoise Dolto, je dirais que pour Ghislaine, « le cheval est une personne », avec laquelle nous commençons par faire connaissance, nous connecter à pieds. Le cheval n’est pas placé dans un rapport de soumission mais bien de coopération, où le bipède que je suis, occupe la fonction de guide très attentif (respect de la place de chacun, de l’allure, des modulations d’amplitude dans l’allure…).
Son regard, ses remarques à propos de détails (le sabot qui se décale de quelques centimètres vers moi, ou en avant ou en arrière, le bout du nez qui rentre vers l’intérieur,….) m’aident à mieux lire mon cheval… et plus encore… Je mesure à quel point ces détails font la différence… c’est le niveau de finesse qui permet de changer de registre d’intervention : privilégier les actions de prévention, de guidage plutôt que correctives. Pouvoir se situer à ce niveau d’observation permet de développer encore plus de respect mutuel : c’est l’occasion pour nous de devenir un meilleur guide, pour le cheval de devenir plus confiant dans sa relation avec l’humain, et aussi plus responsable de ses choix, donc plus autonome.
Une autre découverte de taille a été de pouvoir me concentrer sur mon ressenti corporel…. Et là je dis un grand merci à Ghislaine pour cette proposition ! Montée sur Vénus, c’est elle qui, à pied demandait à la jument différents exercices : j’ai pu ainsi expérimenter le travers, l’appuyer, l’épaule en dedans, en plus du fléchi droit. Ressentir le mouvement de son bassin, prendre conscience de l’orientation de son buste, de ses épaules, de son regard, de ses jambes,… ressentir les mouvements du dos de son cheval, sentir les hanches se tourner « vers l’intérieur », la cage thoracique pivoter…. Une vraie joie, un pur bonheur ! Je fais partie de ces gens qui sont très/trop à l’aise dans le mental. Pouvoir me concentrer sur la réalité des corps ici et maintenant a été pour moi une expérience marquante, « signifiante ». Je soupçonne volontiers Ghislaine d’avoir saisi la façon dont je fonctionnais pour créer et m’offrir les conditions idéales d’apprentissage !
Enfin, un petit mot sur une expérience assez extra-ordinaire : monter Dylan au trot !!!!! Je sais aujourd’hui ce que ressent la pierre montée sur une catapulte !!!!!
Encore une fois, MERCI Ghislaine !”