La chenille processionnaire du pin, vous connaissez.
Elle a une cousine plus petite et plus jolie, la chenille processionnaire du chêne (et là, moi, je reste bouche-bée, je croyais que seul le pin hébergeait pareille horreur).
Ces chenilles, elles sont connues pour leur attitude rigolote, elles se déplacent en se suivant les unes-les autres à la queue leu leu. Quand elles sont nombreuses, ça fait une immense ligne de chenilles poilues.
Elles sont connues aussi pour des trucs moins rigolos.
Par exemple, elles, ou leurs nids, peuvent créer une allergie si violente que cela peut conduire à la nécrose (la mort) des tissus touchés. Avec ces petites bêtes, on perd facilement un œil si en marchant on heurte le nid, une partie du visage, une langue si on est un chien et qu’on se lèche les parties qui démangent, etc.
La chenille processionnaire du pin comme celle du chêne, c’est une véritable sale bête pour qui l’approche, ou qui approche son nid, même s’il est inhabité depuis quelques années. Si.
En effet, comme elle a mué dans ce nid, elle y a laissé dedans sans faire exprès des poils urticants (des poils qui piquent), simplement parce-qu’ils sont présents dans sa vieille peau abandonnée.
En revanche, ne croyez pas que ce sont les poils visibles qui piquent, non non.
La chenille est munie de multiples plaques de poils microscopiques, qu’elle libère si elle panique un peu. Ces poils peuvent nous toucher si on s’y colle, certes, mais ils peuvent aussi s’envoler avec le vent d’ailleurs.
Au microscope, ces poils ressemblent à des harpons, et le dedans est rempli de ce venin puissant (qui n’est qu’une vulgaire protéine en plus).
Ces micro-harpons pénètrent bien la peau là où elle est fine (pli du coude, etc.) mais aussi là où la peau a été ramollie par la transpiration. Par ailleurs, ces poils se brisent volontiers et libèrent alors le poison.
Donc, ne pas gratter, se faire couler de l’eau en grosses quantités pour emporter sans briser tout ce qui n’est pas encore planté, etc.
Lisez bien les consignes préventives données ici.
Pensez à prendre Apis Mellifica si vous êtes atteint et allez voir un médecin.
Quand Myria, la jument de Dominique, attachée à un chêne comme tous nos chevaux, s’est agitée de plus en plus, à devenir dangereuse et à transpirer, nous avons mis trop de temps à comprendre.
Nous avons d’abord scruté les alentours pour voir si des taons ou des guêpes volaient par là. Puis nous avons tenté difficilement entre deux ruades de chercher une mouche plate-vampire (oui bon, ça n’existe pas, mais vu la réaction de Myria, on aurait pu y croire!)… il nous a fallu trouver le nid de chenilles pour enfin réaliser que c’était une allergie puissante et pas une attaque ciblée d’insectes improbables.
Les boutons se développaient partout, la zone de contact avec le nid, sur l’encolure, était gonflées et s’étendait, les gonflements gagnaient plusieurs autres endroits…
Qui plus est, plus ça la démangeait, plus Myria voulait se gratter contre le tronc et se ré-empoisonnait sans cesse encolure et tête… Dominique a fini par la prendre en main ce qui a été une excellente chose, même si nous ne le savions pas.
Heureusement, un des réflexes des personnes présentes a été d’asperger la jument – transpirante – d’eau “pour couper le feu”, et de la bourrer d’Apis Mellifica, ce qui a été salvateur.
Plus tard, une injection de diurizone a achevé de calmer Myria (injection réitérée le lendemain).
Il s’est, ce jour-là, passé presque une heure où nous nous sommes demandés à quoi la jument était allergique et si nous arriverions à la sauver, tant elle était de plus en plus violente et transpirante… :-/
Enfin, c’est passé, et elle va bien, vraiment! 🙂