Hier matin, dans un vent vivifiant, Eclipse et moi avons fait le chemin retour au club en passant par Saint Vincent. Sa motivation était au-delà de toutes limites. D’un pas tonique et d’une amplitude rare même pour elle, nous avons avalé les kilomètres sans faire cas des sacs plastiques volant ni des chiens farceurs planqués derrière les haies.
Oui, je sais, j’avais dit ‘Quand les mamelles seront vides’, mais bon, j’avoue, je n’ai pas tenu bon. 😉 Et puis il n’est pas question de la mettre dans le même parc que son fils.
La tension n’a cessé de monter au long du trajet, quelques rappels sur le respect des ordres donnés par les rênes ont même été nécessaires, l’herbe l’intéressait tout juste, les friandises offertes à chaque obéissance étaient parfois même délaissées (au mieux attrapées comme dans un geste très automatisé). Heureusement que depuis pouliche, elle sait qu’elle n’a pas le droit de changer d’allure d’elle-même, car malgré cela, elle était sans cesse prête à dépasser les bornes des limites, Maurice…
A la vue de son troupeau, Eclipse a éprouvé une joie incommensurable. Ses cris semblaient comme un mélange d’appel de contact et de couinement, ses naseaux vibraient sans cesse, elle envoyait même les antérieurs tant son excitation la dépassait. Elle a même manifesté ces signes de joie face à des poneys qui ne semblent pas compter pour elle au quotidien, c’est dire!
Elle a d’ailleurs été accueillie avec beaucoup d’émotions de la part de tous ses congénères, ce qui laisse à penser qu’elle a une place importante dans le fonctionnement du troupeau (sans même parler de hiérarchie).
Mais ses plus vives émotions ont été pour Circé, Vanpass et Tibeto, sans conteste. Une demi-heure de liberté dans le club plus tard, la tension est un peu redescendue, j’ai pu la mettre en parc à l’écart du troupeau avec Tibeto. Honnêtement, j’ai souvent vu des chevaux fous de joie (ce qui n’est vraiment pas une manifestation courante chez eux!), mais à ce point, et aussi longtemps…waow!
C’est alors Vanpass que j’ai libéré et qui a pu, sereinement et paisiblement, aller brouter le long du parc de sa mère. J’espère que sa guérison s’accélèrera ainsi. Voilà en effet plus de dix jours qu’il est sous anti-biotiques, ce qui est plutôt long, surtout pour un poulain qui semble être de constitution solide… Et déjà, ce soir, il avait les naseaux propres 🙂 ; en espérant que le climat actuel ne l’entrave pas trop dans sa guérison…