Peyot: petits progrès, mais grandes victoires

Le beau et ténébreux Peyot a effectué hier ses premiers pas montés dans le plus grand calme.

Il n’a plus peur des mille bruits que peuvent faire sa selle.
Il n’a plus peur des bonds (hé oui, pour monter, faut sauter) que l’on fait à ses côtés.
Il n’a plus peur des sensations procurées par le fait d’être dégarroté (poils qui bougent sous le tapis, crinière au garrot qui est plus ou moins tirée, nos bras au-dessus de lui, notre corps près de lui, les bruits qui en découlent).
Il n’a plus peur du re-sanglage (notre corps qui se rapproche de lui, le quartier de la selle qui se lève, effrayant par le geste et le bruit, le bruit de boucles et par-dessus tout ça, la sensation d’être prisonnier de la sangle, les poils qui bougent sous la sangle!).
Il n’a plus peur qu’on touche à son passage de sangle, ou se calme dès qu’on y touche plusieurs fois en caressant.
Tout ceci permet de mettre le pied à l’étrier et de monter sans qu’il ne panique, c’est mieux…

Il n’a plus beaucoup de frayeurs à mettre en œuvre.
Du moins il est facile à désensibiliser. Donc déjà, on peut l’enfourcher sans le faire progresser vers la panique, mais au contraire en le gardant serein.

Quand on est sur lui, on peut bouger un peu les bras sans créer de fuite. Si on le caresse, il ne réagit plus comme s’il allait être mordu par la main. On peut toucher la selle (s’accrocher au pommeau) sans qu’il ne réagisse vraiment. Et on peut raisonnablement faire des bruits de vêtements ou de frottements (pantalons, jambes qui bougent toujours un peu) sans lui donner envie de fuir comme un dératé. Et il commence à comprendre que les bruits de veste sont liés à l’arrivée d’une friandise.

Pffffiou, tout ça pour juste monter dessus! Alors qu’il était déjà débourré. Quel gâchis, quel gâchis…

Jusqu’ici, les fois où il était assez serein pour être monté, j’obtenais bien un mouvement de pied, puis un autre, puis un autre… Jamais avec les jambes ou le bassin qui le laissaient totalement froid, uniquement avec l’action d’une rêne ou de l’autre pour l’obliger à tourner.
En quelques séances, il a fini par comprendre que si je touchais aux rênes, il fallait bouger. Et hier, j’ai eu le sentiment qu’il venait d’accepter ou de comprendre qu’il ne fallait pas juste bouger mais avancer. Sans stress! Yesss!

Si j’avais dû monter dans les pressions pour qu’il démarre, il se serait stressé et tous mes gestes sur son dos lui auraient parus inquiétants. Il aurait paniqué rapidement et se serait débattu, dommage pour moi. Bye bye Ghislaine…

Simplement, parfois, Peyot est plus tendu. Un rien le fait s’inquiéter, il n’arrive pas à revenir facilement en ‘champ détendu’ (terme scientifique désignant un état calme, où l’individu n’est pas du tout en train de pourvoir à ses besoins: chercher à manger, dormir, avoir des compagnons, fuir pour sa sécurité…).
Ces jours-là, inutile de l’enfourcher, le travail de contrôle de soi est déjà énorme, tout le travail à pied et en liberté y contribue, et il me semble que dans l’ensemble, c’est moins pire d’une fois sur l’autre. Et une fois passé une ou deux séances de ce genre, c’est comme si la relation à l’homme redevenait limpide: il redevient serein. Une sorte de nécessité de nous fuir, et de tester que non, finalement, ce n’était pas nécessaire, tout va toujours bien.

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