Moi, Vanpass, solidement campé sur mes jambes, j’ai fait tout un tas d’expériences surprenantes lors de la dernière sortie:
– Comme dans le pré, où que j’aille, maman me suit ou me laisse faire, j’ai refusé de m’éloigner du troupeau. Maman s’éloignait, s’éloignait… Elle avait l’air bien embêtée d’être loin, et moi, j’étais sûr de mon pouvoir sur elle. Alors, j’ai attendu qu’elle revienne. Mais elle aussi a attendu. Incroyable! Bon, j’ai fini par la rejoindre mollement. Ben du coup, elle est partie encore plus loin. Alors j’ai attendu encore et encore. Echec total. Je ne comprends plus rien aux mamans…
– En revanche, je sais au moins qu’elle m’attend, à défaut de rester à mes côtés. Alors j’ai exploré plus complètement des boîtes-aux-lettres, je suis rentré dans deux jardins et j’ai galopé dans un champ de jeunes tournesols (heureusement, mes sabots trop petits n’ont fait aucun dégât). J’ai entendu l’humaine maugréer qu’un poulain de même pas un mois ne peut pas être aussi indépendant. ‘Vois pas de quoi elle voulait parler, ‘me suis éclaté.
– Quant aux pieds d’humain qui dépassent des côtés de maman, je leur ai trouvé une super utilité: en arrivant parallèle à maman et en m’écrasant très fort contre elle, ce sont d’excellents grattoir à dos, croupe et côtes. ‘Pas compris encore les “Aïeuh mais tu me tords la cheville” ni les “Hé mais ça va pas non?! Chuis pas un objet!!!”.
Très instructive comme balade, vraiment. Mais il va quand même falloir que j’explique à maman qu’on ne peut quitter un lieu sans l’avoir intégralement exploré, elle n’a pas encore bien compris on dirait… Au club, c’est la panacée. Je commence à pouvoir jouer avec presque tous les poneys sans que maman dise trop rien (surtout si elle mange). Dès qu’ils me donnent un tout petit coup de tête, ou de lèvre, ou de nez, je cours vite me réfugier auprès de maman, puis je retourne vite croquer une encolure, un chanfrein, une oreille. Du coup, ils n’osent presque plus bouger et se laissent beaucoup faire de peur de me voir partir.
Des fois, maman m’interdit de continuer à jouer. Pfff… Et en plus, il y a un autre rabat-joie, c’est le grand pie que maman cherche à séduire depuis deux jours (puis qu’elle chasse parce-que finalement, il est trop près de moi). Alors que maman se contente de se mettre au milieu pour faire cesser les jeux, ce grand cheval (papa?) y va à grand coup de dents pour évincer tous ceux qui tentent de m’approcher (voire ceux que je suis allé voir pour jouer). Trop injuste…
Les mémoires de Vanpass , tome 1 chapitre 1.
Tout simplement génial cette capacité à se mettre dans la peau d’ un poulain.