Au petit matin, moutons et cochon prennent leur premier repas, les chevaux sont sortis de leur ventrée nocturne de bonne volonté.
Pascale commence le nourrissage pour les prochaines 24h, et le nettoyage des paddocks.
Une personne vient s’occuper de son cheval à l’heure où le soleil caresse agréablement de ses rayons toute vie accessible.
Certains chevaux somnolent, d’autres se sont remis à manger le peu d’herbe qui aurait eu l’idée saugrenue de pousser.
Une autre personne arrive tandis que la première quitte déjà les lieux après ce moment de partage avec son cheval.
Elle prend un café, un chocolat, il ne faut pas trop trainer, déjà le soleil devient plus présent, il est grand temps de partir en promenade.
Une famille complète, en demi-pension avec un de nos meilleurs poneys se prépare pour une baby-promenade de qualité: pas trop chaud, pas trop tôt, petites routes ombragées, enfants adorables et à l’écoute.
Une voisine (bah, de quelques kilomètres tout de même) arrive à cheval, échange quelques mots, quelques sourires, s’installe son parcours dans la carrière, et travaille avec application. Puis elle repart chez elle avec son cheval, tandis que le soleil devient mordant.
C’est déjà midi, j’ai juste eu le temps de travailler trois chevaux sans précipitation.
Vénus m’a offert un cadeau inestimable: elle a pris la décision de nous guider en direction d’une promenade (alors que je comptais travailler en carrière) et a avancé d’un pas franc et ample, sans que je fasse rien d’autre qu’accepter avec incrédulité. Pas le moindre demi-tour amorcé ou arraché violemment, pas de panique incompréhensible à la moindre disparité du sol… rien! Bon, juste un écart un peu vif alors que j’étais en posture instable (pour lui chasser un taon au poitrail), mais sans plus de dégât qu’un petit coup de stress pour moi. Toujours rock’n’roll cette jument, mais avec tant de bonne volonté maintenant et sa douceur profonde qui transparait enfin…
Dylan m’a offert, lui, tout ce qu’il lui est possible d’offrir: pas de vraie peur quant aux habituels monstres cachés autour de sa carrière (coooool!!), des transitions de plus en plus justes
(enfin, faudra quand même qu’on s’explique lui et moi sur cette capacité qu’il a à changer l’ordre de ses pieds au planer du galop pour réceptionner avec tant de dureté sur un diagonal sans changer d’attitude ni de vitesse et être déjà dans ce fichu trot énergique et puissant, tandis que ma colonne vertébrale et mes organes n’ont toujours pas digéré le choc du premier impact! 😮 mes excuses aux personnes présentes qui entendent alors une bordée d’injures, ça m’échappe un peu dans ces moments-là… un peu comme quand on prend le courant, quoi…),
le début des appuyers au galop, un rassembler en place qui n’était ni du trot, ni du galop, ni du piaffer, mais y’a de l’idée, on va chercher quoi en faire et comment le faire évoluer… Et pour finir, une ou deux jambettes qui commencent à ressembler à autre chose qu’un gratter de sol féroce ou un timide soutien de l’antérieur…
🙂
Ensuite remettre Cody en route, et revoir les bases, devenir exigeante sur les réponses (simples) tant qu’il propose de la panique, puis laisser passer ces moments de stress et reprendre, encore et encore, vers plus de sérénité.
L’après-midi, le club sera zone morte jusqu’en toute fin d’après-midi, sous la chaleur écrasante.
Seule Pascale sera là pour ouvrir aux chevaux les zones de nourrissage (et accessoirement, vérifier les bobos, planter un piquet ou deux, changer des clôtures, élaguer les haies, arracher les plantes toxiques, compter le nombre de bébés hirondelles, passer le girobroyeur, nettoyer le hangar, herser la carrière, etc.)
D’autres propriétaires, plus tard, vont passer, qui pour se promener, en selle ou à pied (longe ou longues rênes, certains partiellement en liberté), qui pour travailler, qui pour bouquiner tandis que le cheval broute. Il y aura un cours, ou deux, ou pas, avec ou sans spectateurs, il y aura des échanges sur la santé de l’un, les évolutions de l’autre, des pistes de réflexions…
Sorte de laboratoire de recherche, d’écoute, d’entraide et d’évolution, j’aime ce lieu, profondément.