Dylan ou la joie de vivre

Dylan, arrivé au club il y a quelques années, a trainé avec lui quelques caractéristiques bien marquées:
– une expression de gentillesse infinie, à faire fondre les pierres
– un corps surprenant (encolure greffée bas, rein voussé, épaules étroites…)
– un regard un peu terne
– un désir marqué de travailler encore et encore; trop…
– encolure, ATM, nuque, épaules verrouillées… et postérieurs déconnectés du reste du corps
– un comportement trop sage même dans le jeu
– un blocage biomécanique et cognitif total à chaque émotion

Dylan tente de débloquer sa mâchoire même au pré

Par conséquent, la gestion de son corps et de ses gestes lui ont été très difficiles, avec une incapacité à se repérer dans l’espace à la moindre émotion (même infime), et une gestuelle très robotisée, sans fluidité.

Depuis que Séverine Deretz l’a manipulé, son regard a changé.
Et petit-à-petit, non seulement il a eu l’air plus vivant dans son regard, mais aussi moins bloqué par ses émotions.
Cela ne l’a pas rendu souple pour autant, qu’on soit bien clairs!
Il y a eu trois manipulations par ses soins.

Depuis, quelques séances de travail se sont passées: monté, en longe et dernièrement deux séances en liberté.
Mais c’est impossible, en fait, d’être sérieux comme avant.
Dylan veut jouer, me cherche, se pointe, veut faire des jambettes à toute force et finit par se tromper dans ses pieds (une constante chez lui) et c’est tout son avant qui monte, il en explose de joie, les postérieurs montent aussi n’importe où… enfin, plutôt vers moi, comme si j’étais sa pote de jeu…
Ouh là mon gars, douuuuuucement quand même…
Le remettre à sa place avec la trouille de le bloquer, prier, supplier en voyant son regard noircir de nouveau, ah non pas noircir, se concentrer ouf! et hop, admirer la réorganisation spaciale de sa part (oui, je préfère quand il se tient un peu loin plutôt que juste dans mon dos, et qu’il envoie les pieds partout sans les contrôler encore…).

C’est si émouvant, de le voir s’exprimer comme un poulain…
Moments si précieux…
L’avait-il seulement fait avant, chez lui?
A quel moment il a cessé de grandir, de vivre, pour se mettre à notre service comme un bon soldat sans âme?
J’ai l’impression de l’entendre exulter, comme s’il ‘était’ enfin!
(arrrgh, célèbre citation de Descartes, cet homme qui a torturé tant d’êtres vivants 🙁 va de retro, gogito ergo vous êtes des machines)

Florence Lombardini m’avait déjà bien dit qu’il n’était pas dénué d’humour. Mais extérieurement, pour moi, c’était tout sauf probant!
Là, c’est exprimé avec tant de joie et de surprise que c’en est émouvant au plus haut point…

Quels moments magnifiques… Merci…

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