Tibeto ou la révélation

Tibeto, petit cheval (on peut même dire poney: il ne toise qu’1m45!) bai brun foncé à la crinière démesurément longue, ne laisse pas indifférent.

Il y a ceux qui l’adorent “parce-qu’il est trop beau, presque noir et de si longs cheveux”…
Ceux qui n’aiment pas son modèle élancé, racé de pur-sang (qu’il n’est pas)…
Ou encore ceux qui restent insensibles à son aspect mais sont surpris par son aisance, sa réactivité, sa légèreté gestuelle et sa capacité à passer du rassembler à l’allongement (et Lycée de Versailles) ‘comme qui rigole’…
Ou encore ceux qui sont fascinés par ses jeux avec Soleado qui sont d’une douceur et d’une richesse incroyables (grande variété des morsures, cabrers et ruades, tout au ralenti, qui ne touchent jamais le copain).
Il y a aussi ceux qu’il impressionne par sa grande variété de mimiques agressives à l’heure du repas, ou encore ses gestes exagérés quand il est angoissé 😯 (il a fait reculer voire abandonner plus d’un humain, alors qu’un rappel à l’ordre le rend plus doux que l’agneau qui dort).
Et enfin ceux qu’il désespère quand il se fait un bobo et part sur trois jambes comme s’il s’était cassé tous les os à la fois, en mille morceaux et encore, pas dans le bon ordre! 😮

Monté, ses allures sont agréables à suivre, et malgré sa taille, elles sont typiquement celles d’un cheval. 😎
Il s’est avéré totalement fiable et très docile en extérieur. 😎
En carrière en revanche, il est resté durant quelques séances très fermé, voire colérique, refusant de se laisser mener sur les nouveaux exercices, ou refusant d’en sortir une fois l’exercice accepté… Il a fallu tout lui expliquer à pied (pas toujours commode, beaucoup trop d’émotivité), répéter en selle à l’arrêt, et malgré cela, il montait en pression au lieu de juste écouter et se laisser mener. Il était… comment le qualifier? …mono-tâche obstiné. 😕

Et puis là, depuis deux séances, il semble avoir compris. 💡
Avoir compris qu’il y a une relation à deux, qu’il ne fait pas sa vie de son côté pendant que le cavalier gesticule dessus,
que s’il prête un peu l’oreille aux demandes, il y a des réponses qu’il peut apporter dans la décontraction,
et que peut-être cela est parfois agréable d’anticiper pour répondre plus vite,
que les demandes varient et que donc ses réponses peuvent varier,
que répondre amène son confort physique mais aussi psychologique,
qu’écouter son cavalier peut être intéressant en soi, comme quand il joue avec Soleado, etc.

Bref, Tibeto semble avoir compris que travailler est en réalité une sorte de quizz où il doit chercher les bonnes réponses, qu’il peut y éprouver un plaisir sensitif, plutôt qu’une contrainte qui l’empêche de vivre sa vie sous la selle, et dont il doit se débarrasser en refusant de suivre les indications quelles qu’elles soient.

Bien sûr, les jours où il sera tendu, excité, comme tout cheval normalement constitué, il ne sera pas aussi commode et plaisant à travailler, mais pour le moment, je peux le dire, ce cheval, ce n’est que du bonheur…

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3 pensées à propos de “Tibeto ou la révélation

  1. Tout ça aussi pour dire que son ex-“propriétaire” a bien fait de le rendre, elle ne le méritait pas. Ce commentaire n’ engage que moi bien sûr.

  2. réponse à steph .C’est bien vrai ça , de toute façon c’est jamais la faute du cheval ça ne peut que être de la faute du dresseur ou du propriétaire.

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