En fin de matinée, nous avons trouvé un hirondeau au sol.
Du même nid que l’hirondeau tombé il y a deux matins.
Pourtant, lui n’était pas faible. Ni tout-à-fait en âge de se lancer.
Serrement de coeur. Qu’est-ce qui se passe dans cette nichée à la fin?!!
On attrape de quoi le récupérer sans le toucher ni apposer notre odeur, afin soit de le remettre au nid, soit de le prendre et le nourrir hors nid, suite à la désastreuse aventure précédente.
Ben non. Monsieur ou Mademoiselle volette et ne l’entend pas de ce tympan!
Le voici avant même qu’on ait amorcé un geste pour l’attraper, en vol (enfin, si on peut appeler ça un vol, à 20cm au-dessus du sol!) et en atterrissage loupé dehors… dans l’herbe mouillée et glaciale, toutes ailes étendues, ne sachant comment les replier à cause de l’herbe qui gène!
Ah ben on est bien barré tiens!
Dès qu’on s’est éloignés pour appeler à l’aide des personnes plus expérimentées (famille Rottweiler 🙂 ) et demander conseil, une quinzaine d’Hirondelles s’installe autour du bébé, qui sur le ruban bas du tunnel à foin, qui dans l’herbe. Sages. Immobiles. Sous nos regards éberlués.
Mais rien ne se passe. Si ce n’est cette attente patiente autour du bébé. Les minutes s’écoulent, inquiétantes. Nous rentrons les chiennes, et capturons Chouette pour l’enfermer dans le bureau.
Dès que nous bougeons, zip, tout le monde disparait sauf le bébé qui ne bouge pas d’un iota.
Cela fait trop longtemps qu’il est sur un sol humide et froid, trop longtemps qu’il n’a pas mangé.
Nous cherchons de quoi le capturer sans savoir quoi en faire ensuite.
Et là, voilà que les parents se sont mis à l’oeuvre. Ils lui avaient laissé le temps de reprendre ses esprits.
Les voilà qui volent autour, se posent à quelques mètres, à quelques centimètres. Piaillent doucement. Volent et reviennent. Nourrissent parfois les deux autres restés au nid. Mais pas lui (enfin si, une fois). Et l’attirent. Petit à petit. Vers la poubelle à crottins sur laquelle il échoue lamentablement de monter, se scratchant à chaque fois. Pareil sur les montants de la pompe à lisier rouillée. Echec. Echec. Réussite!!!
Nous encourageons de toutes nos âmes.
Laborieusement, il atteint le rebord de la fenêtre. Les minutes s’écoulent. Les parents lui montrent patiemment et régulièrement où aller. Le haut de la fenêtre. Réussi!!!
Le couvercle suspendu de la poubelle installé sous le nid. Echec!!! Lamentable atterrissage dans les bombes. Deuxième essai. Echec! Et scratch dans les longes de travail. Troisième essai. Echec, mais rattrapé sur les poignées du rotofil. Quatrième essai. Réussi!!! Il n’est plus qu’à 40cm sous la cible.
Puis enfin le nid rassurant et un gros dodo. Durée de l’aventure: 1h30.
Donc, au vu du comportement suicidaire de cette nichée, durant encore 48h, nous vous demanderons de tenir vos chiens en laisse, et de ne pas démarrer en voiture sans avoir regardé si un bébé Hirondelle se trouve sous les roues…
:-/
Merci pour eux! 🙂
Les Hirondelles sont en passe de devenir une espèce en voie de disparition, elles ont besoin de tout notre soutien!
Quel privilège de pouvoir observer la nature de si près!