Chapeau bas, la ferme équestre le Bourdalat!

Dimanche 25 mars s’est déroulée une présentation du travail des élèves de l’Ecole de Légèreté sur une base de protocoles assez libres, de divers niveaux.
Durant cette représentation de cavaliers travaillant (depuis plus ou moins longtemps) selon les principes de l’Ecole de Légèreté, mon coeur a particulièrement été touché par les cavaliers de la ferme équestre le Bourdalat.

Je vous peins le tableau.
Quatre chevaux gris se succèdent sur le rectangle en herbe d’Equizones ce dimanche, en fin de matinée.
Quatre chevaux qui globalement, restent désespérément au-dessus de la main, au-delà de ce qu’un cavalier lambda aurait supporté. S’ils reviennent sur la main, ils repassent au-dessus systématiquement à chaque action.
Autre point, les chevaux, dans l’ensemble se jettent dans toutes les courbes, sabotant méticuleusement (avec plus ou moins de succès) les figures pourtant bien préparées par leurs cavaliers, résistant systématiquement aux demandes de pli, etc.
Non, pas tout le temps, pas aussi fortement pour chacun, mais qu’importe, mon idée n’est pas de nommer les gens ni les chevaux et de faire une description précise ni très exacte.
Et nous notons ces mains hautes, douces, patientes, ces mains qui disent gentiment “Je sais que tu me crains, je sais que tu te bats, mais je ne rentre pas en conflit avec toi, je t’attends, je comprends, je ne te violenterai pas”, quoi que fasse le cheval.

Pendant que ces reprises se déroulaient, j’étais déroutée par tant de bienveillance, surtout devant du public, surtout dans ces conditions difficiles, donc. Admirative serait plus juste.
Bien sûr que les chevaux étaient à la retourne ou quasiment, bien sûr que les figures étaient parfois impossible à réaliser.
Quelle importance? A ce stade de leur évolution, on sait qu’il s’est passé des choses graves dans leur relation avec leur cheval par le passé, on sait que ces cavaliers sont là pour offrir réparation à leurs chevaux.

Ils sont là, ils sont à nu, ils s’offrent au regard de tous et ils restent obstinément doux et patients.
Leurs gestes sont justes, sans résultat le plus souvent, inefficaces dirons-nous… Mais quelles blessures a-t-il fallu pour que des chevaux soient autant en révolution envers des cavaliers aussi posés?

A la remise des prix, nous en discutons.
Ils racontent alors, un enseignant précédent, les embouchures de plus en plus dures, les enrênements de plus en plus serrés, les chevaux qui se dégradent, et qui pour l’un, ne se laisse même plus enfourcher, etc.
Ils évoquent aussi brièvement les progrès faits, depuis qu’ils ont rencontré Anne-Line Vernet.
Et on perçoit, dans leur posture, dans leurs yeux, dans leur voix, combien leurs plaies de l’âme sont encore vives… J’ai envie de tous les serrer dans mes bras, de panser leurs blessures, j’admire leur courage, leur gentillesse, leur honnêteté.
Il faudra du temps pour changer complètement ces chevaux, la technique est une chose, la psychologie une autre, et la réparation de violences physiques et psychologiques est si délicate… Je sais que cela évoluera bien, voire très bien. Je rêve de vidéo montrant les chevaux là, cette année, et de les refilmer dans deux ou trois ans…
Vous avez tout mon respect, cavaliers du Bourdalat.

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Une pensée à propos de “Chapeau bas, la ferme équestre le Bourdalat!

  1. Ouah… quel texte merveilleux. Étant la monitrice qui à emmener l’équitation de légèreté dans ce petit centre équestre de montagne je vais me permettre de faire un pavé en commentaire il y a 3 ans quand je suis arrivé là bas, certains chevaux ne voulaient plus rien savoir du cavalier par crainte ils en devenaient violent à monter ou tout simplement impossible à enfourcher. Il a donc fallu se tourner vers une équitation douce et en accord avec le cheval ce qui leur permettrait de reprendre confiance et de tout réapprendre. Pour cela il a fallu motivé et faire changer les mentalités plus ou moins réticentes de tous les cavaliers car sans eux rien n’aurait été possible. Alors avec l’aide de Vernet Orella Anne-line on a établi un programme pour aider tout ces chevaux à accepter de nouveau d’être conduit correctement et sans craintes par un cavalier. Elle vient me soutenir dans la technique auprès des cavaliers et des chevaux par les stages qu’on organise avec elle. Mais le plus long a été ce changement de mentalité, cette capacité à rester calme et centré sur un objectif qui n’est pas possible d’obtenir immédiatement mais qui est là, pas très loin et qui se rapproche de séance en séance. Il fallait juste laisser le temps aux chevaux de trouver la sérénité. Il a fallu apprendre à mes cavaliers également la sérénité, la patience, mais aussi la persévérance et rien de mieux pour cela qu’une belle équitation de qualité que celle de légèreté. J’aurais tant aimé être présente à ce superbe concours mais mon état de santé actuel ne me le permet pas alors lire un article comme celui ci sur le travail entrepris dans la ferme équestre du bourdalat il y a maintenant 3 ans fait vraiment chaud au coeur. Merci Ghislaine Joubert pour avoir organisé un concours comme celui là et aussi pour avoir remarqué le travail de mes élèves sans juger par un résultat immédiat au vue du long travail sur les chevaux né et travaillé au bourdalat. Merci .

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