Brindille ou l’histoire banale de propriétaires de bonne volonté

Brindille a été achetée par sa famille il y a quelques mois (cet été). L’aboutissement d’un rêve pour la dame, l’investissement complet de la famille, l’idéal en somme, que peu de foyers connaissent…
Jugez plutôt: avant même l’arrivée de la jument à la maison, les belles clôtures en bois doublées de ruban de qualité ont été installées, l’abri monté, le foin stocké, le van acheté.

Leur but: avoir le bonheur de voir la jument à la maison chaque jour, de la nourrir, de la soigner, et l’emmener chaque semaine prendre des cours dans le club usuel de la dame et sa fille.
Vivre du rêve quoi…

Mais cela ne s’est pas passé exactement comme cela. Enfin, si, au début.
Oh, ce ne sont pas les corvées de foin qui posent problème, ni la gadoue qui arrive irrémédiablement.
Non.

C’est juste que Brindille, elle a commencé à moins vouloir entrer dans le van.
Trois fois rien. Une bricole.
Puis à regimber en s’approchant du van. Pas commode.
Puis à regimber dès le pré quand elle repérait que la voiture était attelée au van. Difficile de mettre un licol…
Puis à non seulement refuser de monter dans le van, mais carrément refuser de sortir du pré, quelle que soit la situation.
La dégradation s’est faite tranquillement au début puis une fois que cela a été installé, l’évolution a pris une mauvaise tournure rapidement.

La structure dans laquelle allait travailler Brindille n’ayant pas pour vocation d’accompagner les gens à domicile, fussent-ils cavaliers chez eux, la famille de Brindille s’est trouvée sans issue.
Jusqu’à ce qu’elle cherche de l’aide ailleurs pour être accompagnée dans cette situation cul-de-sac…

Rendez-vous est pris après qu’ils m’aient donné l’historique, et me voilà à aller chez eux.
On s’engage directement sur un forfait: le but n’est pas que je sois capable d’embarquer la jument, mais qu’ils sachent le faire et pallier aux situations critiques quand la belle est en refus ou stress.
Trop de gentillesse, trop d’inquiétudes, trop d’envie de bien faire, trop de désarroi.
Brindille a une chance inouïe d’avoir de si belles personnes à ses côtés, même si elle en joue un tout petit peu!

En quelques séances, après avoir essuyé des refus assez nets de la trèèès sensible Brindille (reculer, ruades, morsures de stress, cabrers, galopades sur place, treuillage et autres écrasements divers, le tout s’enchainant parfois un peu vite et pas toujours dans le même ordre), et donc labouré le terrain de ses sabots depuis le parc jusque devant leur maison… la jument concède d’embarquer sous la demande de plus en plus experte de sa propriétaire. Cette dernière se laisse de moins en moins dévarier par le savoir-faire, la susceptibilité et l’émotion de la belle. Cabrers, ruades, galopades sur place deviennent de moins en moins violents, plus rares, plus brefs. Son émotivité baisse ici ou là, et laisse voir la belle énergie, la belle volonté dont elle est capable.
Avoir du cadre un poil rigoureux la met un peu en colère mais finit par la rassurer aussi.

Samedi dernier, Brindille, embarquée par son humaine, a fait son premier trajet jusqu’au club et est rentrée ensuite chez elle sans encombre.
Allez, c’est bien engagé, le rêve va pouvoir reprendre son cours après cette interruption déboussolante 😉

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